MacroCosmos juillet-août 2025

8 JUILLET-AOÛT 2025 ASTRO PUBLISHING C e graphique montre le spectre, de 0,6 à 5,3 microns, de l’exoplanète K2-18 b, enregistré par les instruments NIRISS et NIRSpec à bord du JWST. Le signal est affiché avec des points de données et des barres d’erreur ; l’interprétation du signal par le groupe qui a fait la découverte est présentée à côté. Les données précédentes de Hubble ne s’étendaient que de 1,1 à 1,7 microns, où les signatures du méthane et de la vapeur d’eau auraient été pratiquement indiscernables. [N. Madhusudhan et al., 2023] L es courbes colorées de ce gra- phique représentent les spectres de transmission de K2-18 b calculés pour différentes compositions atmo- sphériques. Les données théoriques sont ici comparées aux données réelles fournies par Hubble. Tous les absorbeurs sont inclus dans le calcul spectral indiqué en rouge. Les spec- tres incluant l’absorption unique- ment par H 2 O (bleu) et uniquement par CH 4 (vert) sont également repré- sentés. Les barres d’erreur (segments noirs verticaux) soulignent le degré d’incertitude caractérisant ces obser- vations spectroscopiques initiales. [B. Bézard et al., 2019] microns). La haute sensibilité de l’ins- trumentation a permis de résoudre l’incertitude sur le rapport eau/mé- thane dans l’atmosphère de K2-18 b, révélant une forte présence de mé- thane et une absence totale du si- gnal de l’eau. La non-détection de ce dernier était cohérente avec les basses températures attendues pour la haute atmosphère, qui impliquent la condensation de l’eau et sa préci- pitation. En plus du méthane, les spectres pris avec Webb ont révélé une abondance de dioxyde de car- bone (CO 2 ), tandis que les signaux d’ammoniac (NH 3 ) et de monoxyde de carbone (CO) étaient absents, un scénario en bon accord avec le mo- dèle hycéen développé par l’équipe de Madhusudhan. C’est dans ces mêmes spectres que les chercheurs ont cru reconnaître pour la première fois d’éventuelles traces de DMS, ou encore de DMDS (diméthyldisulfure, CH 3 S 2 CH 3 ), une autre biosignature, superposable au premier en termes de propriétés spectrales. Il s’agissait cependant d’un signal très faible, avec peu de signification statistique, qui aurait pu être généré par des fluctuations aléatoires, du bruit ou des erreurs de mesure. Les observations de 2024 Après avoir utilisé Webb pendant un peu plus de dix heures en 2023, l’équipe de Madhusudhan a bénéfi-

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